La phagothérapie, bien qu’elle ne soit pas nouvelle car elle est déjà plus que centenaire (1917), est en train de regagner de l’intérêt en tant que solution possible à la menace croissante de la résistance aux antibiotiques. Cette technique utilise des bactériophages, des virus qui ciblent et tuent spécifiquement les bactéries, pour traiter diverses infections. Malgré son potentiel prometteur, et son utilisation déjà bien connue, l’adoption généralisée de la phagothérapie se heurte à un certain nombre de défis et d’obstacles. Pour tout savoit sur la phagothérapie, visitez la page suivante :https://sesoignerengeorgie.com/comment-fonctionne-la-phagotherapie/
Examinons quelques-uns de ces défis et obstacles.
1. Réglementation sur la phagothérapie
La phagothérapie, bien que largement utilisée dans certains pays comme la Géorgie, n’est pas encore approuvée pour un usage généralisé dans de nombreuses régions, notamment en Occident tels les États-Unis, le canada et en Europe. Une partie de ce défi est due à la nature même des bactériophages. Contrairement aux antibiotiques, qui sont des substances chimiques stables, les bactériophages sont des entités biologiques vivantes qui évoluent et se reproduisent. Cela pose un défi pour la réglementation, car il est difficile de standardiser et de contrôler quelque chose qui change constamment.
2. Production et standardisation des bactériophages
La production de bactériophages à grande échelle pour la phagothérapie est une tâche complexe. Chaque bactériophage est spécifique à une souche bactérienne particulière, ce qui signifie qu’un cocktail de plusieurs bactériophages est souvent nécessaire pour traiter une infection. En outre, la préparation de ces cocktails nécessite un personnel hautement qualifié et des installations spécialisées. La standardisation de ces cocktails pour une utilisation clinique large est également un défi majeur.
3. Recherche et essais cliniques sur la phagothérapie
La recherche sur la phagothérapie a été relativement limitée par rapport à celle sur les antibiotiques. Même si de très nombreuses recherches sont effectuées sur les phages proprement dits pour comprendre leur fonctionnement. Mais peu de recherche sur l’utilisation des phages en en thérapie! Des essais cliniques rigoureux sont nécessaires pour déterminer l’efficacité, l’innocuité et les protocoles d’utilisation des bactériophages. Cependant, le financement de cette recherche est un défi, car contrairement aux médicaments classiques, les bactériophages ne peuvent pas être brevetés, ce qui rend l’investissement dans ce type de recherche thérapeutique moins attrayant pour les entreprises pharmaceutiques.
Voir l’extrait ci-dessous du compte rendu de l’assemblée nationale sur le sujet, rapporté par Mme Catherine Procaccia, sénateur, vice-présidente de l’Officer (pour lire le compte rendu complet, cliquer sur le lien ci-après :https://www.assemblee-nationale.fr/dyn/15/comptes-rendus/ots/l15ots2021101_compte-rendu):
« Je souligne qu’un point de blocage pour les phages est aussi économique : ils ne sont pas brevetables en tant que tels puisqu’ils sont issus de la nature. Par ailleurs, le traitement par phages n’est pas un traitement au long cours et donc ne peut pas être rentabilisé comme un médicament traitant une maladie chronique. Un autre blocage est scientifique : chaque phage étant très spécifique, il est difficile de trouver beaucoup de cas similaires et donc de mener des essais randomisés testant leur efficacité et leur sécurité. Or, la réglementation européenne et nationale des médicaments exige des preuves pour admettre un nouveau médicament sur le marché. On peut donc s’interroger sur l’adaptation du cadre juridique applicable aux phages. »
4. Acceptation publique
Malgré leur potentiel, l’acceptation de la phagothérapie par le public peut être un obstacle. L’idée d’utiliser des « virus » pour traiter des infections peut susciter des inquiétudes, même si les bactériophages sont naturels et ne ciblent que les bactéries. La notion de virus est, pour le grand public, toujours associé à des maladies, et encore plus depuis la pandémie de Covid. Par conséquent, une éducation publique et une sensibilisation sont nécessaires pour surmonter cette barrière : enseigner qu’il existe de bons virus inoffensifs qui nous soignent: les bactériophages
Conclusion
La phagothérapie est la meilleure solution à ce jour dans la lutte contre les infections résistantes aux antibiotiques. Cependant, pour qu’elle soit largement adoptée dans les pays surréglementés occidentaux, il faut surmonter un certain nombre de défis, allant de la réglementation à la production, en passant par la recherche et l’acceptation publique.